Notre perception des poissons.

Les poissons… vaste sujet.. Animaux si méconnus et incompris, pourtant ce sont les êtres vivants vertébrés qui regroupent la plus grande quantité d’espèces, on en estime près de 33 000. C’est un grand nombre et pourtant on a l’impression que ça ne représente pas grand-chose. 33 000 c’est le nombre d’habitants dans la ville d’Agen, rien que ça. Un nombre qui dépasse le total cumulé de tous les mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens, avec par exemple environ 5 500 espèces d'oiseaux ou encore 9 700 espèces de mammifères. Ces nombres paraissent tout de suite minimes et on peut plus facilement se rendre compte de l’importance colossale des poissons dans notre écosystème.

En fait, lorsque nous disons « poisson », nous désignons 60 % de toutes les espèces de vertébrés de la planète. De tous les vertébrés, les poissons ont connus la plus longue évolution, avec quelques 350 millions d’années, car ne dit-on pas que nous venons de la mer ?

Mais évidement, la Terre n’est pas constituée que de poissons vivant dans les eaux salées. Les poissons sont présents dans tous types d’eau. Il est intéressant de savoir que chez nous, en France, nous avons tout près une grande diversité de poissons d’eau douce froide, souvent méconnus, car moins colorés et moins attrayants probablement. A une échelle plus lointaine, il existe aussi des poissons d’eau douce chaude que l’on peut retrouver en Amérique du Sud ou en Asie, dans des lacs ou rivières de température plus agréable.

On retrouve ne serait-ce que par ces 3 écosystèmes différents, eau salée, eau douce froide et eau douce chaude, une diversité affolante de poissons et d’organismes aquatiques tout aussi utile les uns que les autres.

→ Les poissons, on en distingue deux classes : les chondrichtyens ou poissons cartilagineux, qui ne possèdent pas d’éléments osseux dans leur squelette, qui sont dotés de 5 paires de fentes branchiales et avec des nageoires non repliables ; et les ostéichtyens ou poissons osseux, dotés de nageoires qui se replient et d’une paire d’ouïe. Les ostéichtyens sont les poissons les plus familiers, tandis que les chondrichtyens rassemblent surtout les requins, les raies et les chimères. 

 

 

 

 

Cela peut ressembler à des mots à rallonge je vous l’accorde, mais dans le domaine de la biologie, on parle beaucoup en noms scientifiques ( donc nom latin) plutôt qu’en nom vernaculaire (c’est à dire en nom commun), alors autant vous préparer tout de suite à voir des mots dignes d’une formule magique.

 → Comme tous les vertébrés terrestres, les membres de ces deux groupes possèdent tous dix systèmes organiques : un squelette, ainsi qu’un système musculaire, nerveux, cardiovasculaire, respiratoire, sensoriel, digestif, reproducteur, endocrinien et excréteur.

Et en ce qui concerne les organes, les poissons nous ressemblent sur beaucoup de points. Comme nous, ils possèdent un cerveau, un cœur, un estomac, un intestin, un foie, une rate… Et comme nous, ils respirent de l’oxygène pour vivre.

En revanche, à l’inverse de nous et des animaux terrestres, ils vivent dans un milieu qui n’est pas le notre, par conséquent ils ont un fonctionnement différent.

En effet, ils possèdent des organes spécifiques leur permettant de s’adapter à leur milieu. Les branchies, la vessie natatoire, les différentes formes de nageoires et le contrôle des fluides internes sont tout autant de choses qui leur permettent de survivre dans un habitat si hostile pour nous.

Malgré des ressemblances frappantes au niveau de l’anatomie, nous nous sentons pourtant si éloignés d’eux. Nous sommes donc en droit de nous interroger sur l’image que nous avons des poissons. 

Étant passionnée par ce milieu et ces petits êtres depuis un certains nombres d’années maintenant, et dans la bonne voie pour en faire mon métier, j’ai voulu savoir ce que les personnes pensent de ces derniers. Pour être honnête, j’ai déjà une petite idée sur la question. En effet, je travaille en relation avec le public, je communique souvent avec lui, et je perçois donc sa vision et sa pensée sur les poissons. Je suis également le combat de plusieurs associations, je me documente et je regarde souvent des conférences ou événements du même genre. La perception que nous avons sur les poissons est relativement limitée. Mais malgré tout, je voulais en avoir des preuves concrètes. Pour se faire, j’ai posé des questions, préparées au préalable par moi même, à un panel de dix personnes parmi mes connaissances, amis ou famille, venant de milieu professionnel tous différents. Malgré cette diversité, les réponses sont presque toutes similaires. Je vous propose qu’on analyse tout cela ensemble.

→ N°1 : Êtes-vous attachés aux animaux dans leur globalité et à la cause animale ?

Dans un premier temps, je leur ai simplement demandé si la cause animale leur tenait à cœur, et si les animaux étaient importants pour eux. Sans surprise, la réponse fut la même pour tous. La société s’ouvre de plus en plus sur de nombreux sujets et notamment les animaux, c’est donc avec évidence que tout le monde à répondu positivement. Mais vous vous doutez bien, que j’ai axé les questions plus spécifiquement sur les poissons.

→ N°2 : Et plus précisément les poissons ? Est-ce que cela vous intéresse ? Portez-y vous de l’intérêt ?

Dans un second temps, j’ai voulu précisé la question en leur demandant leur perception réelle des poissons, qui font partis malgré tout des animaux, et c’est là que les réponses commencent à se diviser. Six personnes sur dix ne voit pas les poissons comme une priorité pour s'y intéresser par rapport à d'autres espèces, car selon eux ils ne s'y connaissent pas assez mais également qu'on peut difficilement s'y attacher. Pour les quatre personnes restantes, c'est principalement car ils s’intéressent aux problématiques environnementales, et que les poissons font partis d'un écosystème fragile, donc indirectement ils se renseignent sur leur sujet. 

→ N°3 : Que vous vient-il à l'esprit quand on évoque les poissons ? Pour vous, sont-ils que des animaux bons à être mangés ?

La question numéro trois est similaire, puisque le but de cette dernière était de savoir ce qui nous vient à l’esprit lorsqu’on évoque ces petits animaux à écailles. Ce qui est très intéressant de constater, c’est que, bien que les personnes interrogées ne se connaissent pas entre elles, elles sont malgré tout, toutes d’accord sur le fait que ces animaux sont essentiellement liés à la consommation, humaine principalement. Ils sont d’abord considérés comme nourriture et non comme des animaux à part entière.

→ N°4 : Pour vous, sont-ils doués d'une conscience et d'une intelligence ?

Cela me donne donc une transition sur la quatrième question, qui permettait de savoir de quelle manière sont vus les poissons. Les réponses sont unanimes, selon mon panel, ils sont intelligents à leur manière, pour les tâches qui leur sont utiles, mais paraissent l'être moins face à d'autres espèces, notamment terrestres. Mais est-ce l’instinct de survie ? Ou une forme d’intelligence ?

→ N°5 : Selon vous, valent-ils la peine d'être défendus ?  

→ N°6 : Prendriez-vous la peine de le faire ?

Ce sont les deux dernières questions et elles vont de paire. Pour la cinquième, l'ensemble des réponses converge vers l'idée que oui, ils font partis des animaux, donc toute vie mérite d'être défendue. Cela concorde avec la première question où nous avions vu que mon panel était sensible à la cause animale. Mais c’est à ce moment qu’intervient la dernière question : prendriez-vous la peine de le faire ? Et c'est là que tout devient intéressant : "oui MAIS j'y apporterai moins d'attention par rapport à un animal où on peut avoir de l'interaction", "oui MAIS je ne m’y connais pas assez sur le sujet pour défendre activement ", "oui MAIS il n'y a pas assez de médiatisation", mais il m'a également été souligné l'importance de l'engagement de certaines personnes envers la préservation des poissons. Oui, MAIS si c'était vous ces fameuses personnes ? En analysant ces réponses on distingue une question sous-jacente : que puis-je faire à mon échelle ?  

 

Cette dernière question, je vous propose d’y répondre au fur et à mesure des articles qui seront postés sur ce blog, mais également de discuter d'une multitudes de sujets aussi variés les uns que les autres. Pourquoi nous sentons-nous si éloignés d’eux ? Est-ce parce qu’ils ne dégagent peu ou pas d’émotions ? Ou bien qu’ils vivent dans un milieu qui n’est pas le notre et par conséquent, indirectement, nous éloigne d’eux ?  

 

Car oui en effet, il n'y a pas assez de médiatisation sur le sujet, de prise de parole pour faire prendre conscience de la beauté de ce monde, mais aussi pour montrer à quel point ce monde est menacé et à quel point il est important de le protéger, sans quoi c'est nous même, notre espèce, que nous mettons en péril. 

 

Enfin, s'il y a bien une phrase qui résumerait ces questions ainsi que leurs réponses, et qui m'a indirectement été dite par chacune des personnes interrogées c'est que : les poissons ce ne sont pas les animaux auxquels on pense quand on dit maltraitance animale, et ce ne sont peut être pas les premiers animaux qui viennent en tête quand on dit qu'on veut sauver un animal.  

A travers ce blog j'ai donc envie de vous faire connaître un monde qui paraît si méconnu pour beaucoup de personnes, et de vous montrer qu'il est important de le protéger. Évidement, je n’ai interrogé que dix personnes, mais j’ai parlé avec beaucoup de monde dans mon métier, c'est pour cela que je peux me permettre de dire que ces idées ne sont pas les idées que de dix personnes, mais bel et bien de la majorité d'entre nous.

Nous essayerons ensemble, à travers les articles, de déconstruire cette image toute faite que nous avons tendance à avoir sur les poissons. Les sujets seront abordés de manière pédagogue et vulgarisé afin de toucher un plus grand nombre de personnes, pour la plupart néophyte.

Les sujets évoqués suivront un ordre logique pour vous permettre pas à pas d’appréhender ce monde encore peu connu. Les prochains articles aborderont en autre la classification ou encore l’anatomie, pour par la suite, s’orienter vers des sujets plus complexes comme ce que ressentent les poissons ou encore leur reproduction. Nous discuterons également de sujets plus lourds comme la pêche/surpêche et la manière de protéger la biodiversité marine. Car, vous vous sentez peut être petit à votre échelle, mais je vous assure qu’on peut déjà en faire beaucoup !

Informer, sensibiliser et partager, tels sont les mots qui résumeront ce blog.

J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ces articles que moi à les écrire et parler avec vous de ma passion.

N'hésitez pas à partager et à très bientôt pour la suite !

CamBdt

 

 

Illustrations par moi même.