L'anatomie..... des poissons.
Pour ce troisième article, on va s’intéresser à l’anatomie des poissons. Mais il n’y a pas que des poissons qui peuplent les mondes aquatiques. En effet, dans les océans ou encore les rivières, on retrouve une multitude d’organismes et d’êtres vivants, comme des mollusques, des végétaux ou encore des crustacés. Puisque tout cela fait partie de la vie aquatique, ils méritent que l’on s’attarde également sur eux.
Les végétaux, les spongiaires, les cnidaires, les plathelminthes, les annélides, les mollusques, les bryozoaires, les crustacés, les échinodermes, les tuniciers. Tant de noms qui regroupent tant d’individus. Certains vous disent quelque chose ? Probablement les mollusques ou les crustacés, mais le reste vous semble certainement inconnu.
Pour ne pas alourdir l’article d’aujourd’hui, j’aborderais leur anatomie plus amplement dans un article qui leur sera destiné personnellement, et qui sera appelé « article 3. bis », car on parlera encore d’anatomie.
L’anatomie des poissons sera donc le sujet principal de l’article d’aujourd’hui.
Il faut savoir que bien qu’il y ai beaucoup de poissons différents tant au niveau de la taille que de la forme, les poissons partagent la même anatomie de base.
![]() | |||||
https://infovisual.info/fr/biologie-animale/anatomie-interne-dun-poisson-osseux |
→ En regardant de plus près ce schéma, on peut constater que l’on retrouve des organes similaires aux nôtres. En effet, les poissons possèdent un cœur, un estomac, un cerveau, un foie, une rate, un rein, un intestin et un anus : des organes que nous possédons également. Pas si différent finalement. En revanche, se rajoute des organes inconnus au bataillon.
La vessie natatoire. Kesako ? Et oui, pour pouvoir nager sans difficulté et évoluer dans l’eau, les poissons possèdent cet organe unique. Cette vessie est remplie de gaz et donne au poisson une flottabilité neutre, équilibrant son poids avec l’eau environnante. Chez certaines espèces, la vessie se gonfle et se dégonfle via un canal d’air ; chez d’autres, elle est fermée et se remplit ou se vide à l’aide des gaz transportés dans le sang. Petit aparté pour les chondrichthyens, qui maintenant nous le savons, sont les poissons cartilagineux requins et raies, n’ont pas de vessie natatoire mais un foie riche en huile et un squelette bien plus léger car cartilagineux.
![]() |
© Jérôme Derne 2001 |
→ La forme du corps est également une caractéristique essentielle pour les poissons en fonction de leur lieu de vie mais aussi de leur lieu de nage. Je m’explique. L’eau étant bien plus dense que l’air, les organismes aquatiques dépensent plus d’énergie pour se déplacer que les animaux terrestres.
→ Bien que cela puisse paraître étrange, on peut deviner le régime alimentaire d’un poisson rien qu’en regardant sa bouche ! Et plus particulièrement, la forme de sa bouche. En effet, la taille et la position de la bouche d’un poisson détermine son régime alimentaire.
Mâchoire protractile |
Il existe aussi des poissons qui ont une mâchoire dite protractile, notamment les prédateurs comme le requin, c’est à dire que la mâchoire va sortir de la bouche en se projetant vers l’avant pour saisir une proie.
Mais
à l’intérieur de la bouche, se trouve évidement des dents.
Suivant l’espèce, les dents sont soit sur la mâchoire, soit dans
la bouche ou alors pharyngiennes. Les requins, par exemple, perdent
leurs dents toutes leur vie, ils vont perdre un total d’environ 30
000 dents. Ces dernières sont positionnées sous forme de tapis
roulant dans leur bouche, c’est à dire que dès qu’une dent
tombe, la suivante est déjà prête et vient se mettre à sa place.
→ Comme chez tous les vertébrés, la peau des poissons comprend deux couches, le derme interne, contenant des vaisseaux sanguins, et l’épiderme externe, qui s’use et se renouvelle constamment. La plupart des poissons portent une protection extérieure, généralement constituée d’écailles, variant en taille, structure et nombre suivant l’espèce. Dans le cas d’absence d’écailles, l’épiderme peut s’épaissir, pouvant parfois former une véritable cuirasse. Le mucus, qui rend les poissons glissants, est produit par le derme.
www.aquaportail.com |
→ Vous avez peut être déjà remarqué sur certains poissons, un trait, une ligne, au milieu de leur corps à l’horizontal et qui traverse ce dernier. C’est ce qu’on appelle « la ligne latérale ». Elle permet aux poissons de sentir les vibrations du courant ou d’autres poissons, sert à la navigation, à la recherche de nourriture ou encore à la détection des dangers. On nomme ceci : « le toucher à distance ». La ligne latérale est visible sous forme d’une rangée de petits trous dans les écailles ou les plaques osseuses, s’étendant sur les flancs en une ligne unique ou divisée, généralement de derrière la tête jusqu’à la queue. Par ces pores, l’eau entre dans un réseau de petits canaux sous les écailles où se trouvent des neuromastes, qui sont des terminaisons nerveuses qui enregistrent les perturbations proches et les transmettent au cerveau. Cela concerne donc le mouvement.
Ampoules de Lorenzini © Futura Science |
Mais petit bonus pour les chondrichthyens, qui possèdent un élément supplémentaire, quelque chose de plus précis encore : les ampoules de Lorenzini. Ce sont des organes électro-récepteurs qui permettent la détection de stimuli électrique, mais attention qui ne produisent pas d’électricité ! Cela va leur permettre de localiser et capturer des proies grâce à la détection des champs électriques qu’elles génèrent.
Les ampoules de Lorenzini sont constituées de tubes remplis d’une sorte de gelée. Cette substance conductrice permet de transférer le potentiel électrique depuis l’ouverture du pore vers l’ampoule à la base du tube. En effet, ces ampoules de Lorenzini sont regroupées sous la surface de la peau, où elles constituent des grappes, et à la surface de la peau où ces dernières sont représentées par des pores. Les battements du cœur et la respiration de chaque être vivant créent un champ électrique pouvant ainsi être capté. Grâce à la précision de ses ampoules de Lorenzini, le requin perçoit chaque contraction musculaire, ce qui lui permet de suivre, sans les voir, les déplacements des animaux qui l’entourent, notamment dans des endroits où la visibilité est nulle.
→ Un élément qui est bien représentatif des poissons et indispensable pour eux, ce sont les nageoires. Il faut savoir que chaque nageoire joue un rôle précis et ne sont pas présentes pour l’esthétisme du poisson. Certaines nageoires existent en paires, quant à d’autres, sont unique. Les nageoires sont en fait de fines membranes de peau supportées par des rayons osseux et contrôlées par des muscles à leur base.
→ Comme nous, les poissons vont respirer de l’oxygène. Mais savez-vous ce qui permet aux poissons de respirer ? Contrairement à nous, ce n’est pas grâce à des poumons, mais bel et bien grâce à des branchies ! Les branchies sont composées d’un tissu très vascularisé, remplit de vaisseaux sanguins, d’où leur couleur rougeâtre. Les poissons, grâce aux branchies, vont extraire l’oxygène de l’eau qui se trouve sous forme dissoute. L’eau ainsi prélevée par la bouche, passe dans les branchies situées sur les côtés de la tête, derrière un opercule ou des fentes branchiales. En passant sur les branchies, les gaz dilués dans l’eau interagissent avec ceux dilués dans le sang : l’oxygène passe à travers la membrane des branchies vers le système circulatoire, et à l’inverse le CO2 se trouvant dans le corps du poisson est rejeté dans l’eau.
![]() |
Illustration de la respiration par les branchies |
→ Une tâche que beaucoup d’entre nous affectionnent : dormir. Pourtant, ce luxe n’est pas donné à tout le monde. Et oui, les poissons ne dorment pas à proprement parlé. Pour commencer, ils ne possèdent pas de paupière, ce qui rend la tâche un peu compliquée pour le coup. En fait, les poissons vont tout simplement entrer dans une phase de dormance, c’est à dire qu’ils vont ralentir leur rythme cardiaque et suspendre leur activité en devenant moins énergique. Mais cela ne vaut pas une bonne nuit de sommeil. Certains poissons optent pour des positions particulières pour dormir, à la verticale, ou encore tête vers le bas.
→ Une question que j’ai souvent entendu : est-ce que les poissons boivent ou ont besoin de boire ?
Les poissons d’eau douce et marins contiennent à peu près le même niveau naturel de sels et d’eau, mais présentent des mécanismes différents pour maintenir l’équilibre entre ces fluides internes et la salinité du milieu externe.
La peau d’un poisson est une membrane semi-perméable permettant le passage de l’eau dans un seul sens. On va utiliser le terme de processus d’osmose, qui s’explique par le fait que quand deux solutions sont séparées par une membrane, la solution la moins concentrée va traverser la membrane pour diluer la solution la plus concentrée, jusqu’à ce que les deux solutions s’égalisent.
La concentration en sel dans le corps d’un poisson d’eau douce étant supérieure à celle de l’eau environnante (puisque c’est de l’eau douce), l’eau extérieure va donc pénétrer dans le poisson par la peau et les branchies, pour diluer sa concentration en sels. Le poisson n’a donc pas besoin de boire et ses reins retiennent les sels indispensables en éliminant une grande quantité d’urine très diluée. En revanche, les poissons marins vivent dans un milieu plus salé que leur corps et donc par le processus d’osmose, vont perdre de l’eau, puisque l’eau dans le poisson va traverser sa peau pour aller diluer le milieu extérieur plus salé. Pour éviter la déshydratation, les poissons marins doivent donc boire, car ils perdent de l’eau. Les sels indésirables sont éliminés par les reins sous forme d’une petite quantité d’urine très salée. On comprend qu’avec cette différence importante, des poissons d’eau douce et marins ne peuvent pas cohabiter.
![]() |
Illustration sur l'équilibre des fluides internes |
→ Enfin, pour terminer cette partie sur l’anatomie, il me paraissait évident de faire la distinction entre les mammifères marins et les poissons, car ils peuvent être encore souvent confondus.
Les mammifères marins n’ont pas la capacité de respirer sous l’eau comme les poissons, car ils possèdent des poumons et respirent l’oxygène qui se trouve dans l’air.
De plus, les mammifères marins ont capacité de maintenir leur température interne constante (comme nous), donc sont endothermes, alors que les poissons ont une température interne qui varie donc sont poïkilothermes.
Enfin, comme tous mammifères, les mammifères marins portent uniquement leurs petits dans leur ventre (vivipare) et les allaitent, contrairement aux poissons qui peuvent être ovipare, vivipare et ovovivipare (nous verrons cela en détails dans l'article sur la reproduction).
J'ajoute un dernier détail qui va se trouver au niveau de la nageoire caudale : les poissons ont leur nageoire caudale sur le plan vertical, qu'ils agitent sur le plan horizontal pour nager ; pour les mammifères marins c’est l’inverse, elle est sur le plan horizontal et produit des mouvements sur le plan vertical.
J’espère avoir répondu à vos questions sur le fonctionnement d’un poisson. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire, j’y répondrai avec joie, car je vois et lis tous vos commentaires !
On se retrouve bientôt pour le prochain article dans quelques jours, qui sera la suite de celui-ci, sur l’anatomie des autres êtres vivants aquatiques !
A bientôt !
CamBdt
* Illustrations par moi même.
SOURCES :
* (2022, 28 avril). Ampoules de Lorenzini : gros plan sur le sixième sens du requin. Animaux Marins. https://animauxmarins.fr/requins/ampoule-de-lorenzini-sixieme-sens-du-requin/
* Sandford, G. (2000). Le manuel d’aquariophilie. Delachaux & Niestle.
Franchement ? Trop bien 👌
RépondreSupprimerC’est un très bel article, clair et j’ai appris bcq de choses sur les poissons. On voit cette passion en toi. 👍👏
RépondreSupprimer